Premier poste !!
Nous y voilà : la première édition de la "newsletter" de PsyCausette, c'est à dire la première série de récap' d'articles scientifiques sous un format plus accessible.

On entame le premier post de notre petit voyage vulgarisé tous ensemble. Quelle émotion ! Petit guide pratique de lecture pour ce post (et les suivants).
- Un post = un thème qui annoncé sera en titre dès la prochaine newsletter
- Chaque post contiendra les récap’ simplifiés de 3 ou 4 articles
- Le titre, les auteurs, la langue et le lien vers chaque article seront indiqués Dans le cas ou vous souhaiteriez lire les articles dans leur entièreté, je vous conseille de ne pas lire les parties “méthode” et “résultats” qui sont souvent très complexes. Dans la majorité des cas, l’introduction, la discussion et la conclusion vous permettront de comprendre l’essentiel de l’article. Notez également que tous les articles ne sont pas forcément directement accessibles. N’hésitez pas à demander à vos contacts universitaires ou bien à solliciter les auteurs pour y avoir légalement accès.
Thème du jour : Perception du chômage et des chômeurs (1)
Un thème pas forcément super fun de prime abord MAIS dans la mesure où chacun et chacune d’entre nous est susceptible d’être un jour confronté au chômage… n’est-ce pas une question essentielle que de savoir comment on perçoit les chômeurs et le chômage mais aussi d’essayer de comprendre pourquoi on a cette perception ?
🇫🇷 Je suis chômeur(se), je suis stigmatisé(e) : des conséquences de la stigmatisation aux stratégies de défense.
David Bourguignon & Ginette Herman, 2006
Des études ont montré que les chômeurs sont perçus comme des « fainéants, incompétents et apathiques » ce qui les amène à être régulièrement l’objet d’un certain mépris qui participe à leur mal-être [une partie de l’article aborde le vécu de situations de discriminations liées au statut de chômeur]. La situation de non-emploi est par ailleurs globalement perçue comme contrôlable par l’individu ce qui alimente un sentiment de responsabilité et est notamment source de honte pour les chômeurs. Pour faire face à un tel mal-être, plusieurs stratégies sont possibles : s’activer dans sa recherche d’emploi, s’investir dans des manifestations collectives, « relativiser » sa situation, etc. L’article évoque ces stratégies de « faire face » et leurs conséquences/implications respectives.
🇫🇷 Comment sont perçues les personnes au chômage au sein de la société française ? Étude de la composition du stéréotype.
Gauthier Camus & Sophie Berjot, 2015
Le stéréotype est définit comme un ensemble de caractéristiques associées à un groupe social. Dans cet article le contenu de ce stéréotype est étudié de plusieurs façons et en référence à plusieurs appellation (« chômeur » VS « demandeur d’emploi »). Les résultats mettent en avant un stéréotype particulièrement négatif qui met en avant le caractère responsable des chômeurs (ex : paresseux, voleurs, assistés, manque de courage/volonté/capacités,…) mais aussi leur statut de « victime de la société » (ex : pauvres, victimes, malchanceux, exclus, méprisés,…). Le stéréotype est encore plus rude lorsqu’on utilise l’appellation « chômeurs » plutôt que « demandeur d’emploi » en mettant surtout l’accent sur la responsabilité des chômeurs.
🇬🇧 Se confronter au non-emploi : les expériences personnelles et vicariantes du non-emploi génèrent des perceptions plus favorables des personnes sans emploi.
Titre original : Facing unemployment : personal and vicarious unemployment experiences generate favourable perceptions of unemployed people.
Bolette Danckert, 2017
Article dans la European Sociological Review
Cette étude, menée au Danemark grâce à une enquête en ligne étudie de l’impact du vécu direct ou « vicariant » (c’est-à-dire le vécu au travers de l’expérience d’un proche) sur la perception des chômeurs. En effet, lorsque l’on a vécu le chômage on peut réaliser que parfois le fait d’en sortir n’est pas uniquement dépendant de nos propres efforts ou de notre volonté : une idée fortement ancrée dans nos sociétés individualistes. Il apparaît que le fait d’avoir connu une période hors de l’emploi, personnellement ou par le biais d’un proche, amène à avoir une vision plus positive des personnes sans emploi. Toutefois, cet effet est limité dans le temps : il s’estompe au bout de quelques mois et la perception des demandeurs d’emploi redevient alors équivalente à celle des personnes n’ayant pas connu une telle période.